D’après « alexandra » de lycophron
traduit par Pascal Quignard
Condamnée à prédire l’avenir sans jamais être crue, Cassandre est enfermée dans une tour par son père, Priam, souverain de Troie, lassé de ses malédictions. Pris de regret, il demande au gardien de lui rapporter ses paroles.
« Poème obscur » qui a traversé les siècles jusqu’à nous, dans la traduction de Pascal Quignard, ce texte mystérieux et passionnant retrace toute l’histoire de la Grèce Antique depuis la guerre de Troie jusqu’à la construction de l’empire d’Alexandre le Grand.
Ecrit dans une langue codée et puissante, maniant l’énigme aussi bien que la périphrase, il devient le récit universel et inactuel de l’errance et de la guerre, le travail constant du poète visionnaire pour rétablir une mémoire disparue.
Mettre en scène ce texte aujourd’hui, c’est alors se confronter avec l’impuissance du langage d’exprimer l’indicible, l’impossibilité de traduire, en gestes ou en mots, les sons aujourd’hui perdus d’une langue morte. C’est espérer que du dialogue avec une machine pourra naître une autre dimension poétique.
conception, adaptation et mise en scène
composition
et jeu au cadre de piano
Avec
développement et conception de l’avatar :
scénographie virtuelle et sound design :
interprétation sonore :
assistant à la mise en scène
médiatrice en langue des signes française
création lumière
De 2014 à 2016, Clara Chabalier intègre le 2e cycle au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (CNSAD). Dans le cadre de sa recherche sur l’acteur et les nouvelles technologies, elle participe au projet CIGALe (Capture et Interaction de Gestes Artistiques, Langagiers et Expressifs), porté conjointement par le Laboratoire Sciences Formelles du Langage du CNRS, le Laboratoire INREV de l’Université Paris 8, et le CNSAD.
Les captations de 4 bases de données langagières (langage co-verbal, mime, chef de choeur et chansigne) sont brassées par un avatar dialoguant par le geste.
Sur scène, Clara Chabalier, Cassandre contemporaine, réunit une équipe franco-grecque pour mettre en dialogue cet avatar, avec un messager, joué par Jules Turlet, chansigneur et danseur, une actrice grecque, Venia Stamatiadi, et un musicien jouant d’une étrange lyre, un cadre de piano amplifié par 50 hauts parleurs dispersés dans le public.
Le texte lui, est le seul qui nous reste du poète grec Lycophron, un des auteurs de la Pléiade au -3e siècle avant notre ère. La prophétie de Cassandre, mystérieuse et codée, retrace toute l’histoire de la Grèce, depuis sa naissance jusqu’à la construction de l’empire romain. La traduction de Pascal Quignard fait résonner la troublante modernité de ce texte.
compagnie Pétrole
avec le soutien du Théâtre Nanterre-Amandiers – Centre Dramatique National, du 104, et du Labex Arts H2H Cigale.
Ce projet bénéficie d’une aide à la recherche de la part du DICREAM (CNC) et du soutien de l’Institut Français d’Athènes.