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Photos © EmV, © Clara Chabalier

Cassandre-matériaux

D’après « alexandra » de lycophron 

traduit par Pascal Quignard

Condamnée à prédire l’avenir sans jamais être crue, Cassandre est enfermée dans une tour par son père, Priam, souverain de Troie, lassé de ses malédictions. Pris de regret, il demande au gardien de lui rapporter ses paroles.

« Poème obscur » qui a traversé les siècles jusqu’à nous, dans la traduction de Pascal Quignard, ce texte mystérieux et passionnant retrace toute l’histoire de la Grèce Antique depuis la guerre de Troie jusqu’à la construction de l’empire d’Alexandre le Grand. 

 

Ecrit dans une langue codée et puissante, maniant l’énigme aussi bien que la périphrase, il devient le récit universel et inactuel de l’errance et de la guerre, le travail constant du poète visionnaire pour rétablir une mémoire disparue.

Mettre en scène ce texte aujourd’hui, c’est alors se confronter avec l’impuissance du langage d’exprimer l’indicible, l’impossibilité de traduire, en gestes ou en mots, les sons aujourd’hui perdus d’une langue morte. C’est espérer que du dialogue avec une machine pourra naître une autre dimension poétique.

conception, adaptation et mise en scène

Clara Chabalier

composition 

et jeu au cadre de piano 

Alvise Sinivia

Avec

Clara Chabalier

Venia Stamatiadi

Jules Turlet (chansigne)

développement et conception de l’avatar :

Dimitrios Batras

Judith Guez

Jean-François Jego

scénographie virtuelle  et sound design :

Vicky Bisbicki

interprétation sonore :

Paul Ramage (alcôme)

assistant à la mise en scène

Thomas Morisset

médiatrice en langue des signes française 

Claire Danet

création lumière

Emmanuel Valette

L'acteur et les nouvelles technologies

De 2014 à 2016, Clara Chabalier intègre le 2e cycle au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (CNSAD). Dans le cadre de sa recherche sur l’acteur et les nouvelles technologies, elle participe au projet CIGALe (Capture et Interaction de Gestes Artistiques, Langagiers et Expressifs), porté conjointement par le Laboratoire Sciences Formelles du Langage du CNRS, le Laboratoire INREV de l’Université Paris 8, et le CNSAD. 

Les captations de 4 bases de données langagières (langage co-verbal, mime, chef de choeur et chansigne) sont brassées par un avatar dialoguant par le geste. 

Sur scène, Clara Chabalier, Cassandre contemporaine, réunit une équipe franco-grecque pour mettre en dialogue cet avatar, avec un messager, joué par Jules Turlet, chansigneur et danseur, une actrice grecque, Venia Stamatiadi, et un musicien jouant d’une étrange lyre, un cadre de piano amplifié par 50 hauts parleurs dispersés dans le public. 

Le texte lui, est le seul qui nous reste du poète grec Lycophron, un des auteurs de la Pléiade au -3e siècle avant notre ère. La prophétie de Cassandre, mystérieuse et codée, retrace toute l’histoire de la Grèce, depuis sa naissance jusqu’à la construction de l’empire romain. La traduction de Pascal Quignard fait résonner la troublante modernité de ce texte. 

Dates

2016
2014

Colloques

2018
2015
2014

Production

compagnie Pétrole


avec le soutien du Théâtre Nanterre-Amandiers – Centre Dramatique National, du 104, et du Labex Arts H2H Cigale. 


Ce projet bénéficie d’une aide à la recherche de la part du DICREAM (CNC) et du soutien de l’Institut Français d’Athènes.

labex arts H2H-logo
L’hypothèse du projet est posée sous la forme d’une question : « Comment un dispositif technologique peut faire émerger un nouveau geste artistique ? » Le projet s’organise sur deux axes : le premier souhaite explorer le mythe de Cassandre et le second la figure du cyborg tel que défini par Donna Harraway. Pour ce dernier, l’actrice rejoint les questionnements placés au cœur du projet Cigale qui vise également à interroger les interactions entre l’homme et l’espace virtuel. C. Chabalier est amenée à un travail hétérogène : dramaturgique (écriture adaptation du texte en collaboration avec Jean-Loup Rivière), technologique (essais et tests avec le dispositif Cigale au sein de l’équipe, notamment avec Judith Guez, Jean-François Jégo et Dimitrios Batras) et interprétation scénique ainsi que de la mise en scène (fusions de ses nombreuses compétences et de multiples perspectives d’observation du processus de création).

un extrait