de Pier Paolo Pasolini
traduction : Michèle Fabien
Calderón se situe dans l’Espagne franquiste, un jour de 1967. Rosaura se réveille successivement dans trois mondes différents qu’elle ne reconnaît pas : d’abord riche héritière, ensuite prostituée, enfin mère de famille de classe moyenne. Elle cherche à s’en échapper en rejoignant tour à tour trois révolutionnaires qu’elle rencontre, mais cet amour se révèle à chaque fois incestueux. Son enfermement dans des codes moraux, sociaux, sexuels, ainsi que chacun de ses réveils semblent orchestrés par le personnage de Basilio.
Figure archétypale du Pouvoir en mutation, d’abord père, ensuite monarque absolu, enfin mari petit bourgeois, il fait en sorte que tout ceci ne soit « qu’un rêve, rien d’autre qu’un rêve».
Telle pourrait être la structure narrative de Calderón si Pasolini ne l’éclatait pas dans une structure stellaire et fragmentée en « épisodes ». Le spectateur parcourt ces espaces et ces temps différents, comme s’il était lui-même en train de rêver.
Mise en scène
Avec
Création sonore
Lumière
Premier projet de la compagnie, Clara Chabalier a réuni ses collègues comédiens de l’ERAC et du Studio-Théâtre d’Asnières, sous la figure tutélaire de Pasolini qui l’accompagne depuis ce moment. De projet d’école, il a connu une véritable visibilité professionnelle en étant présenté au Festival Théâtre en Mai. Le gout pour la peinture et la photographie, l’ambition d’un théâtre qui travaille sa poésie dans les creux d’une langue forte, sont particulièrement reconnaissables dans les deux scènes qui se répondent, l’une située par l’auteur dans le tableau des Ménines de Velazquez, l’autre dans la photographie d’un camp de concentration.
Compagnie les ex-citants,
Prix Paris Jeunes Talents, Défi Jeune,
avec le soutien d’Isotom Productions.